Jour 26-35 Rosarito – Ensenada
Nous nous acclimatons peu à peu au Mexique. Les repères sont différents : la langue, la culture, la nourriture, les routes. Les peurs anticipatoires dues à tout ce qu’on nous avait raconté sur le Mexique disparaissent. Notre sécurité intérieure reprend du terrain ! La nourriture mexicaine nous ravit (je pense qu’on vous présentera certains plats en photos car c’est difficile à expliquer). Nous passons trois nuits à l’hôtel avec une bonne connexion internet, une nuit dans un camping et une nuit chez une dame qui travaille à la mission avec Guy, notre héros cycliste. Ça, faut qu’on vous raconte. Nous avions dit à Guy, qu’on restait à Rosarito une semaine pour attendre la course, et que nous restions disponibles pour aider à la mission. Nous avons attendu sans qu’il fasse de propositions, et le dernier jour où nous devions rester au camping avant de faire la course, il nous contacte. Il nous dit qu’une de ses amies veut bien nous héberger (« a couple of weeks ») dans sa maison qui donne sur la plage et qu’en plus ce soir c’est soirée tacos (oui ici, y’a pas de soirée raclette!). Nous, toujours partants pour rencontrer du monde, on a remballé nos affaires, direction le centre de Rosarito.
Bien sûr, totalement par hasard, Guy (vous imaginez sûrement un moche, je vais donc l’appeler Ken) nous croise sur la route avec son pick-up et nous emmène à la party. On se retrouve dans une maison sans grande prétention, ouverte en grand (bazar) pour tout le monde. April, la propriétaire d’une quarantaine d’années, un peu grassouillette, un peu fofolle, nous montre la dépendance où on va dormir. Un endroit un peu crado, mais avec trois chambres, une salle de bain et nous y sommes seuls. Nous y rentrons notre tandem sans complexe avant d’aller voir la plage. On y voit une quarantaine d’étudiants venus de tous horizons, arrivés depuis peu, avec une envie de connaître et de faire connaître Jésus. Bon en fait, là ils jouent au volleyball. Ils doivent se dire qu’ils vivent la grande aventure, ils sont jeunes, ils font connaissance les uns avec les autres, en compagnie de quelques personnes qui les accompagnent dans cette expérience. Mais maintenant c’est Tacooooos ! Tout le monde s’agglutinent devant un stand de pros qui sont venus spécialement pour l’occasion (ils ont du fric à la mission). Là, une jeune fille qui revient de la plage et qui a du sable sur les pieds, se les lavent en se versant une petite bouteille d’eau minérale en plastique (à ce moment, Cyrielle a envie de crier/pleurer). Et on déguste ces petites gourmandises autour de grandes tables, que l’on clôt par la touche finale : un brownie ! Bref, encore une expérience sociologique intéressante.
Le lendemain, on se réveille tôt pour devancer le peloton. Guy nous conseille de partir bien avant tout le monde, comme ça, on ne sera pas pris entre des
milliers de cyclistes. On part donc à 8h, la course débutant à 10h. La route nous devient peu à peu réservée. Puis 1, 5, 12, 100 cyclistes nous passent devant. Ils sont américains ou mexicains et ils nous font des blagues dans leur langue (heuu, t’as compris ce qu’il vient de dire ? Non…). Apparemment, il y aurait beaucoup moins d’inscrits américains cette année, à cause des c******** des discours de Trump. Mais bon, bonne ambiance, encouragements, musique sur les vélos, on enchaîne les 90 kms de courses sans trop de pause. À un moment on entend :Are you french? – Yes! – So you will stay in our home tonight! Voilà on a rencontré Carmen, notre hôte Warmshower. Tomas, son mari, la suit de près. On se salue chaleureusement. Très vite, on devient célèbre. Faut dire, on nous voit de loin, chargés comme des bourriques. Tout le monde se fait passer le mot. On est les français, qui voyageons en Baja California, et plus si affinités, on a un an et demi… On se fait porter par le groupe, on est content de notre performance sportive. On arrive en même temps que le gros du peloton (on est parti avec deux heures d’avance quand même). Une grande fête nous attend avec de la musique, des bières et de la nourriture.
À bientôt exploit sportif, bonjour la tourista ! Ensenada, c’est trop sympa. On aime, on kiffe. La grande plage, où les familles viennent se baigner le week-end, le beau temps, les petites rues commerçantes et l’accueil de Carmen, Tomas et leur trois enfants. On voudrait aller au restaurant d’un chef, qui passe à l’émission Master Chef du Mexique et visiter la route des vins de la région. Pour l’instant, on reste plutôt dans la chambre d’hôtel, combattant les trucs dans notre ventre…