14 septembre 2017 : Quito Qu’on a du mal à Quitter
Le dieu du vélo a décidé que je devais recommencer à écrire des articles. Alors je m’exécute! Certains se sont inquiétés, d’autres nous on dit « eh oh, je voyage par procuration alors on s’y remet hein!». Ok ok, alors c’est reparti ! Et puis si vous vous languissez de nous, la page Facebook est quand même plus active, car on met un petit mot par ci par là.
Ces derniers mois de silence écrit ont été très riches en rencontres, en découvertes et en expériences, mais pas beaucoup en vélo. Thomas est tombé malade, un virus paraît-il. Il était très fatigué avec un gros mal de tête. Tellement que nous avons dû arrêter le vélo et aller à l’hôpital à Cali. Vu que l’on cachait cela à notre entourage le temps de clarifier l’affaire, et que j’aime dire les choses vraies, j’ai arrêté d’écrire. Sauf que cette situation a duré en intermittence…3 mois! On s’est donc beaucoup reposé…on s’est inquiété un peu aussi. Mais bon, apparemment, ce n’était qu’un virus (merci, l’Amérique du Sud!).
Nous sommes restés à Quito 3 semaines, avant que M-C (maman de Cyrielle) et Pascal (beau-papa de Cyrielle) nous rejoignent, pendant 3 semaines. Après nous sommes allés aux Galapagos, 2 semaines.
Franchement, je m’étais bien installée dans ce cocon sédentaire. C’est donc avec appréhension que je devais me remettre en selle, enfin, en fauteuil pour ma part. Mais bon, on y va, on est content. En route pour la mitad del mundo (la moitié du monde) !
Le GPS du téléphone nous indique 35km de route facile en descente. On programme notre GPS vélo. On fait quelques kilomètres, Thomas s’aperçoit qu’il a gardé la clé de l’hôtel dans sa poche. Oups! Ça ne nous était jamais arrivé. On croise Amira, une fille rencontrée aux Galapagos, dans le quartier historique (tiens c’est sympa de revoir le centre historique, mais je ne pensais pas qu’on allait y repasser). On traverse Quito, on côtoie les pots d’échappements des camions et des bus, cette fumée noire qui nous pique les yeux. Autant vous dire, que ce n’est pas charmant du tout.
Ça monte un peu quand même, c’est quand les descentes affichées sur le GPS? Sur le chemin, on fait coucou à des gens, comme d’habitude. Quand nous sommes à un feu rouge, ils nous demandent «Où allez vous?». «À la mitad del mundo», on leur répond. Il y en a un en particulier, il nous fait un signe étrange que l’on a du mal à comprendre. Une sorte de «oui, la mitad del mundo, faut faire demi-tour ». Notre GPS nous indique d’aller à droite. Mais bon, comme tous les voyageurs à vélo le savent, never trust a local. Donc on continue un peu, avant de regarder ce qu’il nous reste à faire.
Et là, ET LÀ, on se rend compte qu’on est parti dans la direction opposée à la mitad del mundo. C’est à dire que nous sommes allés au sud, alors qu’il fallait aller au nord !!! Nous avions déjà fait une vingtaine de kilomètres, dans les bouchons et la pollution, la crasse et la mocheté. Vous pouvez maintenant imaginer ma tête en décomposition, proche des larmes. L’incompréhension et le désespoir se lisaient sur mon visage. Mais quand on y pense, tous les signes nous indiquaient qu’il fallait renoncer à cette direction.
Après, s’être arrêté dans un restaurant chinois suspect (parce que c’est quand même meilleur qu’un resto équatorien…ou pas), nous faisons de nouveau le chemin dans l’autre sens. Thomas me dit, « bah maintenant on va à la mitad del mundo » à 15h de l’après-midi. Mais vu mon état émotionnel du moment, je ne me sentais pas capable de faire beaucoup de kilomètres. Non, nous resterons à Quito encore une nuit. Nous en avons vite ri, mais pas sur le moment!