Jour 12 – Morro bay – San Luis Obispo (40kms)
Ça y est, on se sent reposé. Et pour deux raisons, nous sommes assez excités par notre nouvelle destination : San Luis Obispo. Tout d’abord, car à notre premier camping, on a rencontré Chris (50aine sportive, designer de jardins) qui habitait là bas. Il nous a dit que c’était super et qu’il pouvait nous prêter un petit coin de jardin si on y passe. Cette proposition ne s’est jamais concrétisée (mauvaise adresse mail ? Mauvais timing ? Monsieur-parole-en-l’air?). Pour autant, on ne s’est pas démonté et on est allé demander au réseau Warmshower un peu d’hospitalité. Greg et Christine nous ont alors répondu très gentiment. On pouvait venir même s’ils invitaient des amis à un barbecue pour le Labor day (jour férié et dernier grand we avant la rentrée des classes). L’aubaine pour nous ! Se fondre dans la masse d’une soirée entre amis ! Vivre au rythme des américains trentenaires sportifs, sans enfants ! Faire de l’observation participante (les collègues de Cyrielle comprendront ;-)).
On arrive assez vite à San Luis Obispo, on fait le tour de la ville puis nous nous posons pour avaler 4 heures d’internet hypnotisantes accompagnées d’un white mocha et d’un cappucino. Vers 16h, on se dirige vers un lotissement bourgeois un peu loin du centre, avec de belles baraques à l’américaine.
Et là attention ! Immersion ! Grand sourire, grand accueil, photo de notre vélo, Greg nous installe dans une chambre coquette avec salle de bain attenante. Il nous donne des serviettes, nous invite à prendre une douche (Quoi ? On pue?) avant de rejoindre la dizaine d’invités amoncelés dans le jardin. Et là attention ! Challenge ! Tenir une conversation toute la soirée avec des gens super sympas et d’une patience sans nom pour comprendre notre effroyable accent (but they loooove it!). Ils nous apprennent à jouer à un jeu typique américain (sous-marque de la pétanque ! Haha ! Ooooh ça va!) qui s’appelle quelque-chose-bags. On mange trop bien, même si on se sert peu car on a peur de passer pour les goinfres de la soirée. Le tandem passe entre toutes les mains des plus téméraires. Angélica, une des filles super sympa du groupe, nous propose de venir chez elle, un peu plus dans le sud, à Ojai (à prononcer Oh !Hi!). Et c’est remplis d’une énergie nouvelle que nous nous endormons con-for-ta-ble-ment.
Jour 13 San Luis Obispo – Pismo Beach (Océano) (35 kms)
Aujourd’hui nous avons encore rencontré des petits anges gardiens du voyage à vélo. Après avoir acheté une cartouche de gaz, fait faire une petite réparation de vélo, acheté quelques trucs à manger à Trader Joe’s (notre supermarché préféré, on saute de joie quand on le voit de loin), nous sommes arivés à Pismo beach. Assis sur un banc, attendant qu’une baleine nous fasse une danse de l’amour, Rick passe devant nous avec un vélo couché ! Bien sûr, nous le félicitons de son originalité (oh c’est fou, on a le même!) et ni une ni deux, nous nous retrouvons chez lui pour un petit café.
Retraité, il habite avec sa femme Claire dans une charmante maison de bord de mer. Parents de quatre enfants, qui ont tous quitté le nid à présent, ils nous préparent des tranches de pain à la cannelle et au sucre mémorables. Cyrielle veut rester toute sa vie ici, au chaud ! Thomas se dit qu’il voudrait être retraité toute sa vie. On parle voyage, vélo, et nous apprenons que leur fils a fait un voyage à vélo au Mexique et au Guatemala. Nous prenons son contact et hop, nous voilà repartit (avec une carte de Californie avec tous les campings, qu’ils nous ont donné).
Jour 14 Pismo Beach – Lompoc (80kms)
« Le voyage à vélo c’est comme un bon massage Thaï. On se dit que ça va être bien. Quand on y est, on se demande quel masochisme nous a titillé pour être ici. Et quand on arrête, on se dit qu’on a eu raison de le faire. » Phrase prophétique énoncée par Cyrielle sur le vélo.
Aride avec beaucoup de côtes, la route nous semble bien longue. Pas trop de petites surprises ni de changement de route. La fatigue resurgit. Lassitude. On s’arrête dans une ville sans charme in the middle of nowhere, pour manger mexicain. Nous nous étonnons devant tant d’engouement de la serveuse : « Vous devez absolument essayer ça!!! ». Mouai c’est pas beau à la vue et au goût, c’est réconfortant mais pas transcendant. Heureusement, elle nous donne la connexion wifi qui marche du tonnerre. On repart pour 30 kms dans la chaleur. On se dit qu’au Mexique, il faudra vraiment pédaler seulement le matin.
Notre but était la Mission (vous savez, on y avait dormi à Soledad) de Mission Hills. On commence à observer les lieux, quand un ranger nous interpelle, on lui avoue donc notre entreprise. Bien armé et d’une gentillesse (toujours) surprenante (pour nous français), il nous dit que ce n’est pas possible de dormir ici, mais qu’il y a un camping pas loin. « Mais sans indiscrétion, comment vous avez fait pour économiser pour un tel voyage ? ». Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons dans un camping miteux. Heureusement, deux têtes connues nous sourient. Bibi et Eli, deux jeunes allemands qui croisent notre route pour la troisième fois. Nous partageons leur terrain, nous en avons donc pour 7$ la nuit.