Le 29 Décembre/le 7 janvier – Bachajon – Valladolid
La route Bachajon – Agua Azul est magnifique : vallonnée et non escarpée, sportive mais pas impossible. Et le paysage époustouflant. Nous la classons dans le top 3 des moments véloîstiques agréables ! Quel bonheur après plusieurs mètres de montée où nos cuisses chauffent, sentir la vitesse nous enivrer. Nous nous arrêtons pour manger dans un petit « comedor » sur la route. Il y a le père qui regarde la télé, la mère qui nous sert le poulet grillé et la fille, le nescafé, tout ça dehors.. Après quelques instants, les langues se délient et nous faisons connaissance, tout en voyant passer des cars et des cars de touristes aux vitres teintées. Nous sommes alors très contents d’être là avec cette famille plutôt que dans les autobus climatisés où le contact avec la nature et les gens n’ont pas lieu.
Nous devons quitter la route principale pour rejoindre les chutes d’eau d’un bleu incroyable (paraît-il). Une magnifique descente de plusieurs kilomètres ! Heu…Mais on va devoir la remonter celle-là ! NNNoooonnnnn !
Alors maintenant, fermez les yeux. Imaginez-vous dans le creux de la jungle. Un petit village typique s’y est niché, abrité par une incroyable cascade d’un bleu-turquoise allant vers le bleu-gris. Puissante, elle descend sur plusieurs kilomètres. Ce sont des centaines de cascades en escalier où l’eau arrive dans des piscines naturelles. Vous vous y baignez au soleil, seul…
Mais pourquoi, à chaque fois, je me fais avoir…Pourquoi, quand je pense « chutes d’eau », j’imagine ça ? Non non non TOUT FAUX ! Des centaines de cars sont garés, c’est moche. Oui il y a un pueblito, qui s’est fait engloutir depuis fort longtemps par la masse de touristes. Non, pas de petite cabane mignonne avec vue sur la cascade mais des hôtels sans charme avec le stricte minimum et aux prix exorbitants (bah oui vous comprenez, ce sont les vacances de Noël, arrrgghhh!). Tu veux prendre une photo de ce petit joyau naturel, eh ben non, car il y a des touristes (pas très élégants) qui s’amusent à aller dans la cascade, là où c’est interdit, pour se prendre en selfie. Des stands et des stands de trucs à acheter, à manger, à boire. Et des selfies, des selfies, des selfies…
On s’en moque, on part demain. Ce n’est pas grave, on se réconforte en se disant qu’on en a fait d’autres, des cascades plus intimistes. Sauf que le réveil à 7h00 a été très difficile, tout comme notre nuit, que l’on a donc rallongée de trois heures. À 10H, les touristes étaient déjà sur place, mais nous avons quand même réussi à prendre quelques photos (poussez-vouuuuus!), à prendre un petit déjeuner tranquille.
Et là, la vie nous illumine encore d’un de ces petits miracles. Nous avions décider de nous connecter à internet pour geeker. On nous avait dit qu’il y avait UN restaurant avec le wifi. On s’installe et quelques minutes plus tard, nous voyons défiler la famille Rodriguo-Lupita-Ethan-Matteo-Ian, des Warmshowers qui nous avaient accueillis deux nuits chez eux, il y a trois semaines. Rodriguo, prof d’anglais nous avait proposé d’aller dans ses classes de lycée pour que les élèves puissent pratiquer leur anglais et nous poser des questions sur notre voyage. À la suite de cela, il avait organisé une grande balade à vélo dans la ville avec tous les jeunes qui le souhaitaient. On avait décoré leur jardin pour Noël et dansé ensemble sur Stromaé. Bref on avait kiffé ! Les revoir là en plein milieu de la foule, c’était comment dire le destin 😉 . Nous avons donc déjeuner ensemble, tout simplement !
Le lendemain nous remontons la magnifique route que nous avions descendu. Et sur le chemin pour aller à Palenque, nous croisons quatre voyageurs à vélo francophones (Québec, France, Belgique) ! Après quelques papotages nous nous perdons de vue. Et oui, maintenant c’est officiel, nous n’avons vraiment pas le même rythme que les cyclos…aussi parce qu’on s’est rendu compte que notre plateau était vraiment trop grand, et donc les côtes sont très difficiles à monter. Les quelques jours à Palenque que nous avons passé à visiter les ruines et à passer le nouvel an ont été fort sympathiques. Le dernier jour avant de prendre un bus pour Mérida, qui nous fera économiser 550kms de route peu intéressante, nous recroisons Aglaé et Yohan, le couple franco-quebecquois d’y il y a quelques jours. Nous sympathisons et oh miracle, nous avons réservé le même bus pour Mérida. Nous voyagerons quelques jours ensemble et passerons beaucoup de temps à discuter de nos projets respectifs (qui se ressemblent beaucoup!). Mais étant plus rapides et plus pressés, on se dira au revoir en espérant se recroiser au Québec ou à Pontaillac (Oui Yohan a vécu à Pontaillac pendant très longtemps, nous nous sommes donc croisés chaque été!).