25/27 Décembre – San Cristobal de las casas – Bachajon (102km)
Chers lecteurs inassouvis, cela fait bien longtemps que l’on n’a pas passé un petit moment ensemble. Dû à des variation d’inspiration littéraire, nous avons délaissé une partie de l’écriture de notre périple (20jours!), qui restera malheureusement sous silence. Néanmoins, comme d’habitude, il s’est passé de grands moments (la rencontre avec Lupita, Rodrigo et leurs trois enfants ainsi que les lycéens de Rodriguo), des moments de guigne (la phobie grandissante de Cyrielle concernant les chiens agressifs/le ver solitaire comme troisième personne non-invitée) et d’autres moments doux à San Cristobal de las casas.
Cette ville est incroyable (check-check-check sur la ville où on pourrait vivre). Nous y sommes restés 15 jours, jusqu’à Noël et l’ambiance était au rendez-vous ! Le 24 décembre, nous avons même dîner au coin du feu. C’est le cœur gros que nous quittons San Cristobal, où nous nous étions confortablement installés dans une routine « hors-budget », la sédentarité bien accrochée à nos chaussures de ville.
Comme nous allons vers Palenque, qui se rapproche de la mer, et que le GPS nous indique une descente générale, Thomas s’est dit « les doigts dans le nez, on les fait les 40 premiers kilomètres ». OUI, on recommençait tranquillement. Mais c’était sans compter une de nos erreurs préférées de voyageurs : « Never trust a GPS! ». Bah, oui, on voit, ça descend, ça monte à peiiiiinneee au début puis pif paf pouf on est en bas ! Eh bien non ! On a pédalé dans la semoule la moitié du trajet avec des montées bien carabinées. N’empêche, c’était super beau, magnifique, en plein dans les petits villages de montagne aux coutumes tant conservées. Va-t-on commencé à aimer les montées ?
Nous arrivons au village prévu, mignon à souhait. Et nous demandons à dormir au pied de l’Église. Nous avions oubliés comme c’était bon de dormir simplement dans la tente avec un bon plat de pâtes. Et Thomas essaye de faire un Guacamole, qui s’avère délicieux.
Le lendemain, nous repartons sur cette magnifique petite route de montagne. Nous passons par des villages isolés, beaucoup de personnes marchent le long des routes, en habits traditionnels, portant du bois sur leur tête. La montée est rude, mais on prend notre temps. Puis la descente hallucinante nous amène à une rivière où les enfants se baignent. Puis encore une montée, et là plus de jus (on se pose la question si notre plateau n’est pas trop grand ! #pourlesconnaisseurs). On demande à une maison si on peut dormir près de chez eux. Les deux jeunes hommes nous répondent « non ». Premier refus ! On doit donc continuer…
Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons pour demander l’hospitalité. Cette famille (composée des parents Diégo et Sébastiana, de leur fille Antonia de 28 ans et d’une amie de la famille) accepte tout de suite. Et ils nous accueillent à bras ouvert. Déjà ils nous ont forcé à dormir dans une de leur une chambre et nous proposent de prendre une douche. Tout propre, tout neuf, nous nous installons alors pour leur faire des origamis. Très naturellement, ils nous parlent de leur religion : les témoins de Jéhovah (Après un « Glouppps », on pense qu’on va se convertir, ça a l’air super!). Pendant toute la soirée s’instaurera un dialogue emprunt de curiosité mutuelle. Ils nous montrent leur jardin, étant auto-suffisants (oranger, mandarinier, aloé véra, poules, bœuf, lapin, maïs, courge, graine de café…et j’en passe!), puis ils nous demandent comment c’est en France.
Ils font leur vêtements eux-mêmes. Un mois de tissage pour faire une tunique ! S’en suit un essayage et une séance photo à l’appui, après avoir essayer nos casques et nos lunettes. Nous échangeons aussi sur nos langages respectifs. L’espagnol, n’est pas leur langue maternelle et ne l’utilisent qu’avec des étrangers ou pour faire du commerce. Eux, ils parlent le Tzeltal et il n’y a que quelques villages qui le parlent. Alors, accompagnés d’une assiette de courges sucrées, nous enseignons et apprenons quelques mots de Français et de Tzeltal. C’est une soirée que nous n’oublieront pas de si tôt !
Réveil à 9h30 ! Ouah on a beaucoup dormi ! Est-ce que le vélo, ça ne serait pas crevant par hasard ? Sébastiana la maman, nous prépare des œufs brouillés aux tomates et aux oignons (du jardin bien sûr) et nous sert du bon café frais. Tomas (oui le « h » a disparu depuis que nous sommes au Mexique) donne quelques haricots rouge à manger discrètement au chaton tout maigre de la famille. Il serait même à deux doigts de l’embarquer dans nos sacoches. Nous attendons que tout le monde revienne de son activité pour pouvoir dire au revoir, les larmes au yeux comme toujours pour Cycy #mercimamanpourcebelhéritage.
Et c’est vaillamment, que nous reprenons la côte que nous avons abandonnée la veille. On ne se sent pas très glorieux et le GPS nous annonce encore 7 kms de montée. Une camionnette rouge et blanche nous dépasse en nous faisant coucou, ce qui est très habituel. Mais là, un peu plus loin elle nous attend. Deux messieurs chaussés d’un chapeau de cowboy nous proposent de nous déposer à Bachajon, la ville d’arrivée de notre étape. Les têtes sont sympathiques, on accepte. Le tandem rentre pile poil, on nous installe devant pour pouvoir discuter avec le conducteur, qui est atteint de la même curiosité que notre famille de la veille. Et hop, encore un super rencontre ! Et nous les bénissons, car la route un peu plus loin n’est pas goudronnée, cabossée et étroite. On se serait découragé. Il nous dépose devant un délicieux restaurant et nous indique une super hôtel d’où nous vous écrivons. Demain Agua Azul et après-demain Palenque…
Ps : Sur les photos, ce n’est pas que nous faisons peur à Antonia, je pense plutôt qu’elle n’a pas l’habitude des photos. Si, je vous assure, c’est elle qui a demandé une photo entre nous deux…