Jour 42 – Jour 55 El Rosario – Mulegé (359 km)
Le 16 octobre
Bonjour Far West ! Nous ne savons pas si ce sont les 107 kms pour aller à San Quintin ou le repos de deux nuits chez Gabino qui nous a mis à plat, mais l’étape pour aller à Descanso a été « muyyy dificil ». Les premiers kilomètres étaient fascinants de beauté, les derniers insupportables. Sur la route, il n’y avait aucun petit commerce, pas de signe de vie, des dénivelés sans fin : le désert ! Il fallait s’y habituer. On arrive tant bien que mal à l’unique auberge sur le chemin et on se réconforte dans les bras de Maryline, qui nous attend avec Sébastien et Adrien. Thomas a une baisse de tension et Cyrielle est inquiète de cette grosse fatigue. Adrien est étalé sur un vieux siège d’auto, en attendant que ses désordres intestinaux passent.
Les propriétaires acceptent tout de suite que l’on plante notre tente dans leur « jardin ». Les trois compères vont plus vites que nous. Mais ils ont pensé qu’on avait peut-être une mauvaise répartition de nos sacs : trop de poids à l’arrière. C’est parti, on étale tout sur la table de l’auberge (on ne vous envahit pas trop?) et on pèse le pour et le contre. Ce qu’on avait peur de jeter il y a quelques semaines, parce que-peut-être-un-jour-ça-pourrait-servir, hop direct dans la poubelle. On met la nourriture et le sac de mécanique à l’avant (c’est lourd la bouffe).
Le lendemain, Thomas ne se sent pas de faire du vélo. Après quelques kilomètres jusqu’à une autre auberge, on décide de faire du stop pour éviter cette grosse étape. D’abord timides, on fait maintenant de grands gestes quand une voiture ressemble à un Pick-up. Une voiture s’arrête, un couple de mexicains, mais quand on s’aperçoit de la taille de leur voiture, on voit qu’ils n’ont pas de place pour notre gros bicycle. Tan pis ! Le deuxième essai est le bon. Un convoi de trois camions/camping car/caravanes s’arrêtent. Ils sont américains de San Diego, ils parcourent la Baja pour aller faire la fête dans une mission typique de la Californie. Dans une voiture, notre tandem ; nos bagages et nous, dans le camion transformé en couchage (dédicace à MC et Pascal). Et on discute tout le chemin avec ce couple d’origine polonaise (Ewelina et Radek) et leur fille (Emma). Ils sont pleins d’énergie. On passe un bon moment ! On klaxonne nos amis sur le chemin, qui eux font la route à vélo. On leur prend quelques bagages pour les alléger. On aura mis 30 minutes en voiture, ce qui nous aurait pris un journée à vélo pour arriver à Catavina.
Arrivés dans la ville, nous n’avons plus qu’à attendre les autres à vélo toute l’après midi. On installe le hamac, on achète une coco fraîche et on se repose. Ils arrivent à 17h30. Ils ont eu le vent de face toute la journée. Ça a été un peu dur pour eux. On se dit qu’on a eu raison de se respecter. Comme la veille, les habitants acceptent le plantage de tente près de leur café. On mange un délicieux plat de riz avec des courgettes, de la crème fraîche, des oignons, accompagné d’un guacamole. Et tout ça, home made ! Les chiens du café après avoir pisser sur sacoches et tentes, nous garde notre campement pour la nuit.
Jusqu’à Guerrero Negro, les journées seront rythmées ainsi. Du désert plus ou moins escarpé, un restaurant au milieu de nulle part qui nous accueille pour manger et dormir et de bonnes soirées ensemble. On croise des villages minuscules répartis sur le long de la route principale, poussiéreux et désertiques. Les petites supérettes n’ont pas de fruits, ni de légumes et proposent de l’eau filtrée pour remplir nos gourdes et poches à eau. Après une semaine comme cela, nous commencions à être lassés de ce désert. Nous décidions alors avec Maryline de faire du stop pour sauter quatre jours de vélo, direction Mulegé, une charmante ville farniente. Avec notre petit panneau, nous attendions un gentil conducteur. Une caravane et une voiture s’arrêtèrent, mais après quelques essais, nous n’avons pu mettre que le vélo de Maryline (et Maryline) dans le convoi. Quelques heures et quelques voitures plus tard, il faut se rendre à l’évidence, l’échec est cuisant (et on a faim et chaud!). On se prend donc une nuit en plus à Guerrero Negro, et on prend un bus pour y aller.
Mulegé est le premier village que nous trouvons mignon. Avec des couleurs, de la végétation, des maisons charmantes et de petites places où les gens se retrouvent.