Jour 6 Monterey – Somewhere à Laguna Campground
Nous quittons le camping et Marshall. Il est assez triste que nous ne fassions pas les 100kms (60 miles) avec lui qui relient la prochaine étape. Normalement, nous aurions pu nous arrêter au Big Sur mais cette zone a brûlé et le camping avec. Nous devons donc changer de routes et en plus on a envie de traîner un peu aujourd’hui. Alors bye bye Marshall, peut être qu’on se retrouvera plus tard sur la route.
Nous en avons donc profiter pour passer 5 heures dans un Starbuck et profiter de leur très bonne connection internet. Avant on demandait, après avoir commander une bière à 7$ dans un petit bar trendy, s’ils avaient pas le wifi. Et la réponse était « oh nooooo, sorrrryyy » ou il y avait un wifi tellement faible qu’on ne pouvait rien en faire. Donc adieu les goûts de bobos, bonjour les chaînes inhumaines !
On s’est mis en route, après un Burger King, pour 16 kms vers un nouveau camping. On doit rejoindre la route 101, qui passe dans les terres et qui est plus protégée du feu. On doit encore changer de route car elle est aussi fermée pour cause de feu mais on arrive après une côte improbable dans un camping, si calme, vide…Juste génial !
Jour 7 Somewhere à Laguna Campground -Soledad
Nous quittons le camping assez tard (9h45) direction Greenfield, une étape de 54 km d’après le GPS. En forme, le soleil est là, nous sommes confiants.
Le début de la route est très agréable, car une succession de descentes et de petites montées nous permet de ne pas pédaler pendant 1,5 km. Un peu comme si on avait une moto, on profite de la route et du soleil. Nous nous arrêtons régulièrement pour boire et manger de quoi retrouver de l’énergie (barre de céréales, banane, barre énergétique achetée dans le magasin où notre vélo a été réparé à Santa Cruz).
A la ville de Gonzales, nous nous arrêtons dans un restaurant mexicain pour y manger des burritos, tacos et enchiladas. On a vraiment l’impression d’être en Amérique Latine, les gens parlent espagnol, les affiches publicitaires dans la rue sont écrites en espagnol. On se rend compte aussi que le GPS nous a piégé, l’étape jusqu’à Greenfield va finalement se rapprocher des 70 km. Il a changé le kilométrage restant comme si de rien n’était, mais bon, on l’a grillé !
À Gonzales, nous nous arrêtons dans un magasin de bricolage où nous achetons un nouveau gilet jaune, que nous avions perdu quelques jours avant pour Thomas. Son gilet a disparu lors d’une nuit dans un camping, peut-être volé par des racoons (pas sûr pour l’orthographe), des petites (grosses) bêtes mignonnes qui nous obligent à mettre la nourriture dans des placards fermant à clé pendant la nuit (les campings en ont installé un peu partout).
Le vendeur du magasin nous demande si nous prévoyons de dormir à la mission catholique de Soledad. Ce n’était pas prévu, mais oui, c’est une bonne idée, nous allons y aller. Reprenant notre route pour la mission, se demandant à quoi allait ressembler cette mission (de quel ordre seront les hôtes, devrons-nous aller à la messe…) un automobiliste s’arrête 50 mètres devant nous, sort de sa voiture blanche, ouvre son coffre et sort deux bouteilles d’eau d’une glacière et nous les tend. Nous nous arrêtons, très touchés. Nous le remercions chaleureusement, nous discutons un peu avec ce gentil monsieur qui s’appelle Greg et nous repartons.
Aujourd’hui, il y a beaucoup de vent, nous l’avons eu de côté (pas très agréable), mais depuis Gonzales, nous l’avons dans le dos :-)) Nous avalons les kilomètres sans trop d’efforts. Sauf que pour aller à la mission, il faut tourner à droite… et voilà, le vent est de nouveau de côté… nous pédalons mais avons beaucoup de mal à avancer. Arrivés à la mission, nous avons fait 62 km depuis le début de la journée, nous sommes fatigués et contents d’être arrivés dans ce bel endroit.
Une belle bâtisse bordée de palmiers, et de jolies fleurs, mais personne. Il y a des toilettes, un point d’eau, nous pouvons planter la tente. Mais bon, on préférerait quand même rencontrer quelqu’un et vérifier qu’on peut. Nous cherchons, hagards, une présence humaine. Rien, personne. Nous tournons, visitons le site, quand une voiture blanche arrive. C’est sûrement quelqu’un d’ici, nous allons pouvoir discuter. Et, non, nous reconnaissons Greg, qui est revenu nous voir pour nous donner son adresse et son numéro de téléphone en nous disant qu’on pouvait venir chez lui déguster du vin californien. Il habite à Carmel avec sa femme Jennifer. Nous déclinons sa proposition car il habite à 30 km au nord de Soledad, et nous avons déjà fait 62 km et en plus, on se dirige vers le sud. Nous allons lui écrire une carte postale en mettant l’adresse de notre blog et de notre page facebook espérant avoir de ses nouvelles.
Jour 8 – Soledad – Bradley
Ce n’est que la nuit tombée que la gardienne des lieux arrive. Nous lui sautons dessus pour lui demander si on peut dormir ici ce soir. Bon, on avait planter la tente, fait cuire nos pâtes et on avait découvert que le lieu émettait un wifi correcte ! Thomas a dit quand même à la dame : « si vous voulez on s’en va ! » Mouiiiiiii ! Ouf la dame a donné son accord. Drôle d’expérience !
Après une bonne nuit de sommeil, nous repartons sur les routes. Là on a déconné, on a fait 106 km ! Avec peu de dénivelés, on a avalé des kms, dépassé des vignes ( Pourquoi un ange gardien ne s’est-il pas encore proposé de nous offrir un verre ? « Ah vous êtes français ? Venez goûter mes vins ! – Ouiiiiii), des terres agricoles aussi. Et très vite, le désert, des latinos nous adressant des coucous mutuels toujours contents de nous voir défiler. On s’est même retrouvé dans un entreprise de pétrole avec des foreuses, dans cette zone désertique…Cyrielle n’en menait pas large.
Un monsieur américain nous avait alors dit dans un précédent camping, qu’il fallait aller à Bradley, qu’il y avait un camping vintage. Il faut remettre dans le contexte que quand les gens nous parlent, c’est en anglais, et qu’on comprend des choses mais pas les subtilités. Bref, on arrive à Bradley, village aussi désert que les précédents. Thomas voulait qu’on aille dans un motel, Cyrielle voulait se faire un petit resto-récompense. Ni l’un, ni l’autre et pour autant on était fatigués. On voit une dame dans son jardin mignonnet qui s’affaire. En lui demandant où était le camping de Bradley, qui en fait n’existe pas, elle nous propose de planter la tente dans sa « property ». Et là, on découvre, à l’arrivée de son mari, qu’il retape des vieilles voitures, qu’il est passionné de déco vintage, et qu’il veut faire dans un an un camping, avec des chambres, un mini golf, une salle de ciné…Et on le croit, car il a déjà commencé et c’est magnifique !