Jour 1 Paris-Choisel
10h-19h/ 50 km/ le 22/04/2016
Va -t-on vraiment faire ce voyage d’un an et demi ? Après avoir fait peur ou fantasmer mon entourage, je me dis que ce n’est pas un voyage que je vais pouvoir faire.Les bagages par milliers ! Quand on les prépare, on se prend la tête pour tout organiser. C’est une logique qui n’est pas innée chez moi. Mais il reste toujours des objets qui n’ont pas leur place. Et là, commencent des raisonnements implacables dont on est sûr que l’on va se souvenir : « je mets la trousse de toilette avec les affaires de cuisine » ; « le cadenas et l’antivol, dans le sac fourre-tout ». Oui, il finit par y avoir un sac fourre-tout ! Bref ce matin, on s’est dit qu’on n’allait pas partir. Déjà, on voyait le monticule de nos affaires, et donc le poids de nos bagages ( quatre petites sacoches à l’avant, deux grosses à l’arrière et deux gros sacs sur les grosses sacoches). Quand enfin les sacoches sont mises en place, qu’on sort le vélo de la cour et qu’il pèse une tonne, Thomas commence à pédaler et ripe sur les sacoches de devant et de derrière mal réglées. Sauf qu’on avait mis une heure à les fixer ! Nous nous affairons donc à quelques mètres de la maison pour ajuster tout ça. Et là, nous nous apercevons que nous avons oublié nos casques, lunettes et mitaines de vélo ! On finit par partir et on s’aperçoit, soulagés, que ce n’est pas si désagréable et qu’on ne sent pas le poids des bagages. Après avoir traverser Paris, on passe par des chemins douteux, concoctés spécialement par Google Map. On se retrouve dans des chemins de forêt pour VTT (éléphant dans un magasin de porcelaine). Au lieu d’une étape à 40 km, on se tape 50 km : beaucoup trop ambitieux pour des pas-trop-sportifs comme nous ! Nous arrivons enfin à 19h dans le jardin de Charles et de sa famille qui nous l’a gentiment prêté en leur absence (warmshower). Montage de tente + Réchaud +Recherche d’arrivée d’eau dans le jardin + Froid. C’est ça la vraie aventure ? Je ne tiendrai pas une semaine, et pas en Amérique du Sud. Je lâche tout et je pars au Japon avec mon petit sac à dos et Thomas !
Jour 2 Choisel-Epône
11h-18h/ 50 km
Réveil. Nouveau jour = Espoir. Cela prend vite une tournure d’enfer quand nous devons mettre les sacoches au vélo pour repartir. Nous sommes tellement vulnérables et dépendants de notre environnement. Et puis, dans me tête, tourne en boucle la phrase : « je ne me sens pas capable d’aller en Amérique du Sud ». Projet trop ambitieux ? Je réalise que Solidream et les Pignons voyageurs sont vraiment des héros. Quand on commence à pédaler, on sent déjà qu’on n’a plus de jus dans les jambes. Ça s’améliore quand on arrive dans un village nommé Le Ménil Saint Denis, où l’on pique-nique sur la place. Puis drache !!! On est à 5 km du ut qui s’allonge toujours plus. Thomas en a trop marre. On pense à poser la tente 3 km avant d’arriver au camping. Puis on se dit non, il y a quand même une douche chaude ! Récompense, bonheur, on y arrive ! Grand camping à Epône et nous sommes seuls. Nous plantons notre tente près de deux grosses vaches de décoration. Espoir pour les jours suivants.
Jour 3 Epône-Giverny
10h30-16h/ 30km
À partir de ce jours-là, nous avons arrêté de suivre google map comme le messie. On a commencé à emprunter un chemin de forêt. Stooop ! Ça suffit ! On continuera le voyage avec de jolies départementales. Nous passons par Mantes-la-jolie et nous mangeons une délicieuse pizza hallal. Méricourt, charmant village sur la Seine, candidat pour une maison de campagne. On arrive à 16h à Giverny, où une chambre d’hôte nous attend (offerte par Claudine, ma grand-mère). On s’étale sur le lit et on fait une sieste, alourdis par l’effort. Village fleuri et mignon, nous dînons à l’ancien hôtel Baudy, une bonne table de cuisine française offerte par ma mère pour l’anniversaire de Thomas. Au coin des artistes, l’auberge où l’on était, était tenue par un couple de chinois de Sanghai qui ne parlent pas très bien français. Au début, ça fait bizarre et on se demande comment ils ont bien pu se retrouver dans un village typique de l’Eure (parfois les hasards de la vie). La petite déception, avant de repartir, était sur le petit déj’ : pas de confiture maison, pas de pain frais, pas de bons thés…snif !
Jour 4 Giverny-Vetheuil
11h-16h/ 20km
Après avoir visiter la maison et le village de Monet dès 9h30 du matin, nous partons gaiement sur les routes du Vexin. Sans itinéraire aucun, mais aussi sans endroit pour dormir, on se dit qu’on va se rapprocher du centre du Vexin où l’on nous attend pour le surlendemain. Quelques kilomètres passent avant que commence les averses de grêle. J’y crois pas (rappelons que nous sommes fin Avril)!!! Mais crever dans un belle descente bitumée et donc, changer la roue sous la grêle, ça c’est au-delà de mon imagination. Notre premier changement de roue se passe plutôt bien vues les circonstances (sauf qu’on a mal nettoyer la roue et on crèvera de nouveau, mais au soleil!). Midi arrive, Intermarché approche, notre récompense, sauf que les portes transparentes ne coulissent pas quand je m’approche. Fermé de 12h30 à 14h . Le sort s’acharne ! Heureusement une petite brasserie de la zone, où les travailleurs du coin viennent casser la croûte, est ouverte. On prend un plat qui tient au corps : steak-frites pour Thomas et croque-monsieur pour moi. Les gens sont gentils et il nous font des blagues. À vrai dire, on a garé notre grosse-machine-qui-attire-l’oeil devant la vitrine du restaurant et que nous y sommes entrés trempés et dépités. Ceci explique cela. À la fin du repas, un monsieur (Jean) nous questionne sur notre projet. Il est avec ses deux filles (Anna 8 ans et Elise 4 ans). Il apprend que nous ne savons pas où dormir cette nuit et nous propose un carré de pelouse pour planter notre tente dans sa maison secondaire à Vétheuil. Ils sont parisiens du 11ème et habite à Charonne! Sa femme est chinoise mais elle n’est pas là car elle travaille. En fait, il feront bien plus que de nous offrir un coin pour dormir. Jean nous offrira la douche, l’apéro, le dîner, le petit déj et d’excellents moments à discuter. Je fais aussi beaucoup d’origamis avec les filles. Beau moment de voyage !
Jour 5 Vétheuil-Vigny
11h-15h30/ 22km
On quitte Vétheuil après avoir fait des tours de vélo avec Elise et Anna. Jean ne pensait pas qu’elles allaient être si téméraires ! Et si, elles ont adoré. Vétheuil et ses alentours sont magnifiques. On parcourt des villages qui nous donne envie d’acheter toutes les baraques. Des montées qu’on gère mieux. On arrive plus tôt que 17h, rdv que nous avaient donné Olivier et Aurélie (warmshower). On reste donc sur la place de l’église de ce charmant village du Vexin. 17H30 arrive et on monte la rue de la vieille côte. Un voisin en bas nous souhaite « bon courage » tellement la rue est pentue ! Et ce soir encore, nous sommes accueillis comme des amis. On dort dans la chambre d’amis avec une salle de bain attenante (oui ! On n’a pas pu résister à la proposition, tellement on n’avait eu froid la veille). Aurélie et Olivier sont un couple de trentenaire originaire du Pas de Calais et passionnés de voyage à vélo. Avec leur fille de 4 ans et demi, qui était absente ce soir là, ils ont l’habitude de parcourir les routes françaises. Ils nous ont préparer un super repas (poulet avec petites patates et petits légumes et tarte tatin) et nous ont fait partagé leur mode de vie (campagne et chauffage au feu de bois). Le lendemain, on passe la journée ensemble. On leur fait essayer le tandem. Oliver nous fait part de son savoir-faire en matière de vélo et bricole avec Thomas. On part vers 15h, direction Cléry-en-Vexin. Oui, vous avez remarqué qu’on diminue nos distances au fur et à mesure du voyage ?
Jour 6 Vigny-Cléry en Vexin
16km
Olivier nous accompagne sur quelques kilomètres avec son vélo. On kiffe, puis on casse la chaine. On arrive chez Thierry (Warmshower) à Cléry en Vexin, magnifique petit village. Il a sa maison collée à l’église. En passant on a acheté des flans à la boulangerie de Commeny et un saucisson à la boucherie. Sportif de 57 ans, fan de tandem avec sa femme nous accueille à bras ouverts (encore ? Ça devient lassant à la fin!). Hyper sympa, retraité de la RATP, il compte vendre sa maison pleine de couleur pour acheter un corps de ferme avec ses enfants. On discute autour d’une bonne bouteille d’un vin bio de bourgueil. On dort chez lui!Le lendemain, on part à 9h30, direction Cergy, pour faire escale chez les parents de Thomas avant de rentrer à Paris !