Jour 90-95 Oaxaca de Juarez– Santa Maria de Huatulco (208kms)
19 Novembre/ 24 Novembre
Après un mois de non-vélo, nous revoilà enfin repartis sur les routes. Changement de décor ! Ici c’est la montagne, la verdure et les champs de maïs. Nous faisons une petite étape sans beaucoup de dénivelé pour la reprise. Les mécanismes et les repères se reprennent comme si nous étions au lendemain de la Baja California. On a adoré Mexico Ciudad et nous y sommes restés deux semaines. On a adoré Oaxaca et on y est resté une semaine. Nous prenons un malin plaisir à prendre le temps et à ne rien faire, ralentir pour être à son rythme propre. Nous passons donc des journées à Oaxaca entre le marché, le hamac et les balades dans la ville. Ce temps de rien nous permet aussi d’être très contents à l’idée de reprendre le tandem et cette première étape ne nous a pas déçu. Nous revoyons une dernière fois, les rues colorées de Oaxaca, puis nous nous dirigeons (enfin le Gps nous dirige!) vers une route secondaire bitumée à l’abri de la circulation . Quel régal !
Ocotlàn est une petite ville avec sa place carrée entourée par des bâtiments colorés. C’est paisible ici ! Sauf quand on s’installe à un stand-restaurant au marché, tenu par Frida Kahlo en personne, et qu’une horde de touristes français débarquent (Oh nonnnnn, ne dis pas un mot ! Il ne faut pas qu’ils s’aperçoivent qu’on parle leur langue !). Sept profs retraités (avec un pharmacien) sportifs captent qu’on les comprend et squattent à notre table. Bon en fait ça vaaa, ils étaient sympas ! C’était des touristes plutôt haut de gamme. Ouf !
Après 70 km pour arriver à Miahutlan, et sachant que le lendemain nous est réservé un dénivelé positif de 1000m sur 35km, nous décidons de rester deux nuits ! Et là nous sommes immergés dans une ville au marché géant, entourés de montagnes magnifiques. Des gens qui ressemblent de plus en plus aux Aztèques, Zapotèques ou Mayas. On sent que c’est une région qui regorge de richesses. Par contre trouver un restaurant ouvert le soir et pour potentiellement manger autre chose que des tacos : pas facile ! On a fini par se retrouver dans un « restaurant chinois sans chinois» et nous avons prié pour que notre estomac survive.
Quand le jour de notre Mont Ventoux arrive, nous nous sommes empiffrés de Tamales (mixture de maïs, poulet, et sauce mole cuite dans des feuilles de maïs) et nous sommes remontés à bloc ! Nous le faisons à notre rythme (et c’est dur), mais nous le faisons ! San José del Pacifico nous voilà ! À bout de souffle, nous demandons à une famille qui tient une petite échoppe au bord de la route si l’on peut camper à proximité. Ils nous disent que l’on peut camper près de leur maison. Comme dans beaucoup de familles mexicaines, les générations cohabitent entre elles. Il y a donc les grands-parents, leurs enfants (qui ont notre âge) dont certains ont leurs propres enfants, en tout ils sont 10. Ils vivent avec la nature, leur petite maison a vue sur la profondeur des montagnes et ils vivent de pas grand-chose.
Nous passons un bon moment avec eux, dînons avec eux et le lendemain, avant de repartir, nous nous entraînons à faire des scoobidoos et des origamis, que nous leur offrons. Et là c’est dur, on s’était mis en tête (grâce à notre étude approfondie des gps) qu’à partir de ce point précis, ça allait descendre. Mais non, ça monte, c’est dur, on en a pleins les pattes de la veille…En plus, on est dans un nuage qui réduit la visibilité. Ça ne rassure pas du tout Cyrielle, et ça craque. Bien sûr, c’est sur ce genre de routes, qu’il n’y a pas trop de présence humaine, pas un petit restaurant. Dès qu’on voit une petite échoppe, on demande à la dame, où est le restaurant le plus proche. À une demie heure en voiture ? Là le visage de Cyrielle se décompose et on demande si on peut camper près de chez elle.
Maria-Théresa et son mari nous accueillent à bras ouverts. Ils nous proposent de dormir sur le terrain de sa sœur, un endroit plus loin de la route, où on peut faire un feu de bois. Elle nous propose de goûter à ses Tamales, nous offre du café, nous montre son jardin potager, son eau cristalline qui vient de la montagne. Nous nous retrouvons attablés avec eux et deux amis de passages pour un temps fort sympathique, avant d’aller monter notre camp. Tout de suite, nos difficultés de dénivelés disparaissent ! Entourés de cette nature sauvage et des étoiles, le brouillard s’étant levé, nous mangeons notre plat de pâtes auprès du feu préparé, avec génie (et une allumette), par Thomas.
Le lendemain deux descentes vertigineuses, une de 22 km et une de 25, nous a littéralement grisé ! Nous sentons la chaleur humide s’installer et les bananiers aussi…C’est bon, on se rapproche bien de la côte. À nous les plages (et enfin une douche…)!